Me voici de retour… je deviens spécialiste du fameux XXL-Tour ! pour vous faire revivre ce grand moment de la saison moto chez BMW Luxembourg. Le cru 2011 c’est le “Coast to Coast”, de la Méditerranée à l’Atlantique, à travers les Pyrénées : 5350 kms (en théorie), 12 jours, 12 motos, 15 participants … et une météo surprise, comme d’habitude .… Allons- y : en selle, moteur……
19 Aout : Départ en 2 groupes ; le matin, par le chemin des écoliers pour 3 motos ; l’après-midi par l’autoroute pour le reste du contingent : chaud et booring ! Excellente table sur une sympathique terrasse à Sennecé-les-Macon, pays du Chardonnay blanc.
20 Aout : Déjà les routes que tous aiment à travers le Haut Beaujolais, la Haute Loire, les gorges du Tarn pour déboucher sur Millau et son époustouflant viaduc. Rappel à l’ordre de la gendarmerie motocycliste de “la grande nation” pour notre ami Serge qui faisait de l’obstruction ! ...rappel gratuit! Déjeuner type “colonie de vacances”, rapide, simple mais sans choix possible (toujours peu apprécié de certains qui se reconnaitront) ...et donc efficace, dans un routier proche de la ville du Puy. Grosse chaleur (autour de 40°) mais tout va bien puisque l’atterrissage se fait au Domaine de St Estève qui nous propose, en plus d’un coucher de soleil superbe sur le viaduc, une piscine bienvenue pour beaucoup. Dommage que la cuisine convenable soit servie par une troupe de jeunes apprentis non formés qui laisse une fâcheuse impression de la formation professionnelle en France.
21 Aout : Un rêve : …routes superbes (pas trop longue : 360kms), paysages somptueux et sauvages du Haut Languedoc, Corbières, Roussillon, qui se clôture par une remarquable route des crêtes au-dessus de Banyuls-sur-Mer. Déjeuner sous les tonnelles de Tuchan, capitale du Fitou, cru des Corbières hautement recommandable. Quel Bonheur de traverser la France, en pleine migration estivale synonyme de bouchons interminables, sans rencontrer, ou presque, âme qui vive ! Heureusement que chaque jour nous amène son lot de surprises et de gags. Aujourd’hui le fameux Garmin, compagnon devenu indispensable, nous emmène faire une incursion à travers un chemin à peine fréquentable pour une GS (c’est dire !) dans une arrière-cour de ferme d’un village “oublié des dieux” suivant la belle expression, bien réelle pourtant, de Nina (qui s’y connait ... !).
Excellent diner à Figueres, au pays de Dali, et nuit reposante sous une clim bienvenue après la chaleur de la journée et la visite nocturne du musée de cet artiste surréaliste.
22 Aout : Beau temps qui se poursuit et chaleur lourde ; routes semblables aux sensations de la Schouberfouer mais il n’y a pas de pause « gebake Fësch », juste un coca en vitesse. Et les innombrables souvenirs du passage d’Andy dans le col de Pailhères (et tant d’autres.) sont omni présents. En moto il faut déjà un certain courage mais en vélo ; ... chapeau ! Déjeuner succinct mais bon avec un excellent jambon de montagne et quelques énervements avec la serveuse peu habituée à la « rudesse » des motards (ou du moins de certains qui se reconnaitront). Comme souvent, les organisateurs très optimistes, ont vu un peu large et il faut raccourcir, par 2 fois, le parcours pour ne pas arriver à la nuit tombée. Traversée difficile d’Andorre, comme d’habitude, et j’ai le temps de plaindre les pauvres gens qui vivent dans une telle agitation. 2 kms avant l’hôtel, le groupe déboule sur une camionnette, venant en sens inverse qui vient de se renverser sur le toit. Pas de mal, ni de blessés mais on l’a échappé belle ! L’hôtel, avec piscine nous accueille, peu en profitent, dommage, (on réclame avant et on trouve toutes les excuses possibles après)! La Sangria, offerte par Claude pour son anniversaire, concoctée par un barman Belge, en Andorre, pour des Luxembourgeois, restera une des meilleures de ma vie. Merci Claude !
23 Aout : Journée presque relaxe ; longues routes, mais très roulantes vers Viella ; villages pittoresques, signalisation et revêtement parfait (merci les capitaux européens qui ont doté l’Espagne d’un réseau routier de 1èr qualité !). Quelques cols au programme (que serait une journée sans son lot de cols ?) mais rien de spécial à signaler. Enfin un hôtel « caravansérail » aux chambres confortables, mais aux installations de détente (piscine et spa) indignes. La nourriture n’est guère mieux dont une paëlla que je qualifierai gentiment de « primaire » … les crevettes n’avaient que des têtes : bizarre !!
24 Aout : Changement de décor ; les dames sont restées entre elles à l’hôtel (…pour faire sans doute tranquillement et sans pression excessive du shopping). Quant à nous, nous nous dirigeons vers les nuages qui surplombent les Pyrénées à mi pente. Pas moins de 17 (dix-sept) cols au programme. Nous ne les ferons pas tous, faute de temps et de conditions météos très dégradés mais je garderai un souvenir particulier du col des Marrous (Marrons pour les intimes !), sur une route forestière de 2m de large, en gravillonnée et dans une brume telle que Claude, lui-même en GS, grommelait dans sa radio qu’il hésitait à descendre pour marcher à côté de la moto !!: faut le faire ? Heureusement que le déjeuner fut excellent, à l’Hostellerie, très recommandable, des 3 Seigneurs à Massat ; tellement bon que l’envie de rentrer en direct, par une autoroute qui n’existait pas, nous taraudait. Que nenni, quelques autres cols nous attendaient ! Retour sous la pluie après près de 400 kms : belle mais dure journée !
25 Aout : La journée s’annonce sous les meilleures auspices : tous les grands cols mythiques des Pyrénées, tout un programme, toute une légende, ….. Portillon, … Peyresourde, ... Tourmalet, ….
... Soulor, …. Aubisque, ....
... Marie-Blanque ... soleil radieux ...
... et entre-temps un arrêt à Lourdes qui mérite un arrêt pour les croyants bien entendu mais aussi pour les autres, tellement le lieu en impose, tellement la foule innombrable des pèlerins et visiteurs montre, à l’évidence, que quelque chose de peu banal s’est passé en 1858.
Elle se terminera (la journée) plus difficilement, pour moi du moins, et là pas de miracle, car des difficultés de vision m’empêchent non seulement de jouir du splendide paysage mais me rendent la conduite en sécurité de la moto très aléatoire …. ! Je dois renoncer, remettre à Guy puis à Claude les clés de la RT et monter en passager sur la 1300 du Président (quel honneur) puis sur la 1600 de Gilbert pour rejoindre l’hôtel El Peirón à Sos del Rey Católico, splendide village médiéval laissé tel quel depuis Ferdinand le Catholique où il est né en 1452. Merci à tous pour votre gentillesse et votre solidarité compréhensive, celle de tout motard qui se respecte doublée de celle propre au club BMW de Luxembourg. Par chance demain est une journée sans changement d’hôtel, ce qui, me permettra, après une journée de repos, de reprendre le guidon le jour après.
26 Aout : Donc jour « sans » pour moi mais « avec », pour une visite approfondie de la ville, la compagnie de Liette, Nina et Nathalie, en route pour une nouvelle journée de…shopping. Découverte de l’église et de la crypte dont les peintures des 11ièmes et 13ièmes siècles rappellent l’ancienneté des lieux, du château dominant le village et couvrant à 360° les environs à perte de vue, les ruelles pittoresques et les inévitables boutiques de souvenirs locaux sous un ciel mitigé accompagné de quelques gouttes de pluie. Avant le départ des motos, quelques privilégiés ont pu assister au spectacle édifiant du ramassage des ordures : un grand moment de précision technique et de salubrité : 5 poubelles pleines à craquer montent dans le camion ... 5 poubelles redescendent vides mais totalement éventrées : 100% de réussite ! De la partie moto, je ne peux rien dire, mais tout semble s’être bien passé malgré la panne de la 1300 d’Alain K.
27 Aout : Départ sur les chapeaux de roue à peine retardé par des questions d’intendance (factures déjà prêtes, à « splitter » après coup : les intéressés se reconnaitront). Alain K. dont la rutilante K1300GT est maintenant à Pau chez le concessionnaire opte pour un vulgaire 4 roues et fait l’étape de son côté. Le reste du groupe s’élance sous un frais soleil sur les traces de Roland qui en 778 ne dû sa survie au col de Roncevaux qu’en faisant sonner avec vigueur son fameux cor; ce ne sont pas les Sarrasins qui ralentissent notre progression mais les nuages (on ne voit pas la roue avant de la moto), l’étroitesse «étroite» de la route, la pluie, les troupeaux d’innombrables chevaux, vaches et moutons à grandes cornes dont la distraction matinale consiste à courir en tous sens devant les motos dans une brume opaque: flippant pour les conducteurs qui ont, en plus, à se battre contre les gravillons et les déjections animales en tout genre! Je vois plusieurs fois la chute inévitable !
Heureusement pas de casse jusqu’à l’arrivée à l’hôtel Lastiry à Sare, agréable village typique du pays Basque doté de chambres très confortables ainsi que d’une table de qualité.
28 Aout : Oh, surprise ! la moto de notre bien aimé Président rencontre à nouveau, comme l’an dernier, des problèmes d’usure excessive des pneus dû certainement à une sollicitation excessive… Il faut prendre des mesures : soit ralentir, soir reprendre une GS mais faire quelque chose ! Aussi départ en deux groupes : les GS et la RT de Jean-Paul sous la direction de Claude feront la route prévue ; la 1300 d’Alain, la 1600 de Gilbert, la RT de Paul, 3 « éclopés du pneu usé » et moi, éclopé tout court pour un circuit plus direct et moins tortueux. Agréable journée reposante qui aura permis de visiter Périgueux et sa superbe cathédrale St Front et de repérer le garage BMW qui, à l’aube, aura pour tâche de changer, toutes affaires cessantes, le pneu de la moto présidentielle. Hôtel légèrement vieillot ayant besoin de quelques millions d’investissements mais superbement situé dans un cadre calme et champêtre, au bord de la rivière. Bonne partie de rigolade grâce à 3 adorables canetons, leur mère et un jard, face à Guy, qui après nous avoir époustouflé par ses talents inconnus de « dresseur » finira par se faire pincer le mollet par le jard, ... ce n’est que justice ! Belle soirée, bien arrosée au Baileys et à l’Armagnac sous un ciel hallucinant !
29 Aout : Alain B. disparaît dès l’aube venue, en quête de son nouveau pneu… Il est aussi préoccupé que son pneu est lisse ! On ne le reverra que le soir Les autres s’ébrouent sous la houlette de Claude. Après le déjeuner cela se complique un peu, puisque le groupe se scinde à nouveau : les GS d’une part, les autres, éclopés ou fatigués avec Gilbert qui raccourcissent le trajet au demeurant fort joli : la Haute Auvergne par le chemin des écoliers ! Arrivée à Thiers, capitale de la coutellerie à l’hôtel de l’Aigle d’Or, qui a vu passer Georges Sand et qui est resté en l’état… certainement pas le meilleur hôtel du parcours. Mais, surement le plus folklorique. On y retrouve Alain qui, en même temps que son pneu flambant neuf a retrouvé le sourire : Ouf !!
30 Aout : Alain, à nouveau au top, attaque la journée bille en tête et poignée dans le coin pour 200kms dans la campagne du Haut Bourbonnais, entre ombre et soleil. De quoi attraper le tournis ? Déjeuner ensoleillé à Chagny, sous les fenêtres de Lameloise (2* au Michelin) qui nous invite à revenir un soir ! On reprend la route pour la dernière étape et ... patatras ! à un embranchement l’accident est évité de justesse après une faute d’attention de Marc H., qui n’en étant pas à sa première incartade, décide de finir de détruire la belle RT, quasi neuve, de JP H. Plus de peur que de mal mais on l’a échappé belle ! Une bonne occasion de revenir aux principes à respecter dans tous les cas : se concentrer sur sa conduite, respecter les principes des déplacements en groupe, ne pas détruire le bien (ni la vie, ni la moto...) d’autrui ! JP H. repartira prochainement sur les routes avec une moto fortement rénovée, son concessionnaire s’en frotte déjà les mains !
Arrivée à la frontière à petite vitesse, certains pneus étant prêts à rendre l’âme. Embrassades et congratulations à l’arrivée d’un vrai et grand XXL-Tour et déjà projets pour se retrouver l’an prochain.
Un grand merci aux organisateurs toujours au top, un grand merci au Tourguide qui nous a ramené à bon port, un grand merci à tous les participants qui par leur bonne humeur ont permis un grand cru 2011, à l’année prochaine pour de nouvelles aventures !
Jean-Marie DEMEURE