La Norvège en XXL du 9 juin au 2 juillet

Les vacances ont un parfum de ne rien faire, mais la « deadline » du 15 août qui m’a été fixée me pousse à prendre la plume ! Donc, « Moien » ou plutôt bonjour, puisque le « mouton noir » (vous trouverez l’explication un peu plus tard) ne parle pas luxembourgeois… ou si mal et que ma langue française, l’une des 3 langues officielles de ce beau pays m’y autorise. Ma qualité de français de naissance et d’éducation, mon unicité au sein de ce vaillant groupe de motards du club BMW Luxembourg, m’autorise de plus à un regard un peu décalé, voir ironique, jamais méchant mais plutôt compassionnel sur notre virée, longue en kms (près de 8000) mais aussi en durée (plus de 3 semaines), propice à une observation pointue de cette « quasi-vie-commune » faite de traditions mais aussi de surprises, bonnes ou moins bonnes ; c’est selon !... Et puis enfin, j’ai été nommé à l’unanimité (pas d’autres candidats) à cette honorable et importante fonction de scribe, d’autant plus que je ne prétendais à rien d’autre de plus glorieux au sein de notre équipe de vétérans du bitume. Cela étant posé :
« Allons-y, direction Cap Nord ! »  Luxembourg : 49°48´50´´ > Cap Nord : 71°10´21´´
Qui sont-ils ?
-A tout seigneur, tout honneur : Alain, notre « guide », formidable organisateur, sûr, précis, amoureux des routes tordues qui font notre bonheur !
-Liette, sa moitié, qui rythme les étapes et décide des arrêts.
-Claude, un vrai pro de la moto, au caractère imperturbable et toujours là pour aider et rendre service. Une vraie joie de le revoir parmi nous !
-Nathalie, son double, qui nous accompagne en voiture.
-Jean-Paul, le « docteur », spécialiste de la « mise en boite » à bon compte !
-Axel, « l’ami » du docteur (mauvais jeux de mot, j’en conviens).
-Jean, toujours prêt le premier.
-Carlo, nature et taciturne… mérite d’être mieux connu (par moi au moins)!
-Gilbert, Bricorama sur roues ; à tout prévu…, sauf ce qui manque. Toujours là pour donner un coup de main à son prochain, pauvre motard !
-Albert, enfin, qui pilote la voiture d’accompagnement dédiée aux bagages supplémentaires de ces dames (et certains hommes !), une crème de gentillesse et de dévouement !    
-Et moi….
Vendredi 9 juin station Aral à Echternach
Joy a tenu à venir saluer notre départ et gonflés à bloc, impatients d’en découdre nous nous ébranlons à l’heure prévue, en file derrière Alain, à la place que nous respecterons durant les 3 semaines à venir… et sous la pluie, en direction de Dinklage au sud-ouest de Brême. La pluie, souvent dense et les petites routes sinueuses affectionnées par notre « cher leader » (ne pas confondre avec le fou de Corée du Nord) nous font redoubler de prudence afin de ne pas risquer de gâcher le programme grandiose prévu. Elle ne nous lâchera que vers 14h au sortir d’un déjeuner réconfortant. Après 460kms dont 1/3 d’autoroute, nous rejoignons l’hôtel Rheinischer-Hof où nous dégustons de superbes asperges, spécialité de cette région de Basse-Saxe.
Samedi 10 juin
On reprend l’autoroute pour 275kms vers Kiel via l’Elbe-Tunnel qui, malgré quelques bouchons, nous permettra de traverser Hambourg sans encombre. A 14hrs nous découvrons notre ferry, majestueusement amarré et qui doit nous acheminer à Oslo 18hrs plus tard.
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Superbe bateau bien aménagé et dont le niveau de confort se rapproche d’un navire de croisière plutôt que d’un vulgaire garage flottant. On est bien décidé, tous, à en profiter ! Le diner, servi à 17hrs, alors que les côtes du sud de la Suède et du nord du Danemark défilent de part et d’autre, nous en donne une première occasion. Excellent buffet varié et pour tous les gouts. Nous commençons notre cure de saumon que nous suivrons sous toutes ses formes pendant le séjour ! Les groupes se forment suivant les habitudes et les affinités ! Ce sera pour moi l’occasion d’une discussion passionnée, un peu tendue parfois avec mon ami Carlo qui, démarrant sur les vertus qualitatives et gustatives du « Brunello di Montalcino », que je partage pleinement avec lui, « dérape » sur la question plus contestée de la place respective de la langue française et de la langue luxembourgeoise au Grand-Duché. Les opinions sont pour le moins partagées et je me demande, encore aujourd’hui, pourquoi et comment, après 20 ans d’expérience, suis-je venu sur ce sujet tellement brulant et sensible… Certainement l’euphorie entrainante et donc dangereuse, même d’un excellent nectar ! La mer est d’huile, le bateau silencieux, les bars nombreux et bien fournis et chacun, suivant gouts et penchants, trouve son propre chemin à bord avant de rejoindre une cabine confortable pour une nuit réparatrice et apaisante.
Dimanche 11 juin
Débarquement à 10hrs à Oslo dont nous ne verrons que le port avant de filer, par l’autoroute et sous la pluie, vers Kristiansand à 380kms au sud-ouest, au bord du Skagerrak, le détroit qui sépare le sud de la Norvège et le sud- ouest de la Suède.
Premier arrêt, la « stavkirke » de Heddal, édifiée vers 1250, est la plus grande église en bois de Norvège. La route, superbe, largement gâchée par la pluie, traverse le comté du Telemark, haut lieu de la résistance contre les Allemands en 1942, région faite de forêts, étangs, lacs et rivières dont la fameuse série d’écluses de Lunde, escalier fluvial impressionnant. Après 6hrs de routes humides, nous rejoignons le bel Clarion hôtel Ernst dans le centre-ville pour un dîner copieux et une nuit calme : serions-nous déjà fatigués ? 
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Quelques informations sur la Norvège :
Non membre de l’Union Européenne, la Norvège (« pays long » en norvégien, plus de 2500kms du Sud au Nord) est cependant rattachée à l’Europe communautaire par des accords spéciaux qui lui donnent accès au marché commun. Frontalière de la Suède, de la Finlande et de la Russie, elle est divisée en 5 grandes régions. Ses 5 millions d’habitants pour une surface supérieure à l’Allemagne en font le pays le moins dense d’Europe. Considérée comme le pays le plus démocratique, classée première sur l’indice de développement humain, parmi les pays les plus riches du monde grâce à son pétrole et son gaz, la Norvège est un modèle de gestion financière à long terme tout en ayant mis en place une politique sociale très développée. Pays des vikings et des trolls, la Norvège surprend par le mélange de traditions et de modernité dont nous rencontrerons maints exemples. L’impression générale est celle d’un pays à la longue histoire, assez méconnue, dont la position géographique particulière aura permis de rester à l’écart du bouillonnement et des turpitudes européennes ; calme, retenue, tempérance (dont des limitations de vitesse sévères : 80 en général, souvent 70 et 50 km/h avec des amendes très lourdes… isolement sont aisément perceptibles. A visiter absolument, d’autant plus que Luxair dessert Oslo ! 
Lundi 12 juin
La destination du jour est Sandnes au Nord-Ouest. La météo ne s’améliorant pas, le groupe se scinde en deux : l’un, JP-Axel-JM optent pour le plus direct de 300kms, les courageux, ceux qui n’en ont jamais assez, donc « les autres » rajouteront une boucle de 70kms avec 2 traversées en ferry ainsi qu’une superbe descente sur le « Lysefjord » (30 lacets). Dommage que la météo n’était pas au rendez-vous ! Nous sommes tous heureux de rejoindre un hôtel de classe, le « Kronen Gaard » où nous partageons un excellent dîner, servi à table en grand style ce qui change agréablement des buffets plus impersonnels.
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Mardi 13 juin
Plein Nord, direction Bergen : 320kms, 4 ferries, 7hrs de selle ! A noter que la pluie nous oublie. Le parcours qui serpente d’ile en ile, est marqué par la traversée de chantiers routiers impressionnants à travers du granit et du schiste ce qui engendre de nombreux passages scabreux qui amusent beaucoup les GS, un peu moins les RT. Les norvégiens ne reculent devant rien pour faciliter l’accès à ces zones difficiles ; ils défoncent, aplanissent, construisent ponts et tunnels qui enjambent ou passent sous les bras de mer. Une révélation pour moi, la traversée d’un tunnel qui, en son milieu, comporte un rond-point. Il est recommandé de savoir où l’on va, faire attention de ne pas emplafonner l’ilot central et… voir clair Anecdote du jour : dès notre départ matinal nous doublons un groupe de motards français à l’exception d’une seule moto luxembourgeoise : où est l’erreur ? Mon ami JP en aura eu toute sa journée illuminée, heureux homme !                                          
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Mercredi 14 juin

Encore un départ sous la pluie vers Leikanger, 370kms au Nord au bord du Sorgnefjorde. Le temps finit par s’arranger. Cascades et routes qui escaladent le ciel se succèdent jusqu’au fameux « Stahlheimskleiva », petite route de 4 à 5m de large aux 13 épingles avec jusqu’à 20% de pente. En moto, s’il n’y a personne et que c’est sec, c’est un régal, mais là, c’est mouillé et un car d’asiatiques (ils sont partout) est quasi bloqué dans une épingle abrupte… Nos asiatiques, sans descendre du car, veulent faire fonctionner Nikons et Cannons et trouvent que nous devrions, séance tenante, nous pousser pour les laisser mitrailler à loisir alors que manœuvrer pour nous dans ces conditions est dangereux et difficile (nos motos n’ont pas de marche arrière !). Je vous laisse deviner la réponse d’Alain à ces inénarrables « Jaunes ». C’est un peu plus tard un autre bon moment de rigolade, un peu « jaune » là aussi ! Je reconstitue le dialogue : Liette à Alain : « Mach lues, ech stinn op !» ... photo à droite (cascade), photo à gauche (une autre cascade ou la même 10m plus loin) et nous tous, derrière, à 10kms/h, en 1ière vitesse, en train de patienter (difficile de photographier en roulant). D’ailleurs la plus belle collection de photos de cascades ou de ponts est à voir chez Liette qui la tient certainement à disposition pour les intéressés (sur r.d.v. je pense). La journée n’est pas finie puisque durant toute la journée, JP et Axel, qui roulent devant moi, seront à la recherche désespérée d’un « mouton noir » (se rapporter au tout début du présent compte rendu) caché ou perdu au milieu des paisibles herbivores blancs que nous croisons en permanence. Quand, enfin, ils trouvent l’objet de leur recherche frénétique, c’est un torrent d’hilarité mêlé d’inquiétude retenue devant cette allégorie de l’envahissement de la pureté luxembourgeoise par ces maudits Français (je rappelle au lecteur distrait, que seul représentant de la langue de Molière et de la pensée de Descartes au sein de ce groupe (presque) 100% pur, je suis le « mouton noir » ... l’anomalie ! Preuve qu’il y a encore du chemin à faire en Europe ! -Quant à Nathalie, co-pilote de la voiture avec Albert, elle suit son mari Claude à la trace, virage après virage, sur son smartphone : Albert, que se passe-t-il, il a 2 virages de retard, crois-tu qu’il a un problème ? Déjeuner écolo et bio : soupe excellente, fromages et yaourts du cru. La journée se clôture par une bonne séance de détente à l’arrivée au Leikanger Fjord Hôtel, autour d’un solide stock de bières offertes par Gilbert qui fête à distance l’anniversaire de son épouse à qui nous souhaitons bruyamment « vill Glëk fir de Gebuertsdag, Josée !». Nuit dans une chambre sans rideaux, ni volet ! Sans doute pour rappeler au touriste obtus et insouciant que je suis que le soleil ne se couche pas et que la nuit il ne fait déjà plus nuit !

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Jeudi 15 juin 

Deux groupes vont prendre la route pour rejoindre Geiranger au fond du fjord du même nom, l’un des lieux les plus touristiques à la vue du nombre de bateaux de croisière qui y font escale. 

-Les « jusqu’au boutistes » qui ajoutent une série de virages supplémentaires et boucleront 480kms au compteur. -Les raisonnables ou flemmards : JP-Axel-Jean-JM qui seront satisfaits avec 260 kms, cool et sans pluie mais il fait déjà frisquet ! Une route à péage nous emmène vers un superbe point de vue (le Dalsnibba) qui domine le fjord et les sommets enneigés aux alentours. Là il fait vraiment froid, 6/7° et le paysage change pour devenir plus aride. Le Nord se fait sentir ! Installation à l’hôtel Union à Geiranger, doté d’un magnifique spa où il est prévu de pouvoir « buller » une journée complète : le rêve quoi !!......

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Vendredi 16 juin

…. Au moins pour ceux qui ne sont pas « intoxiqués » par un besoin impérieux d’une dose quotidienne de bitume et de virages. Donc, il y a 2 clients inconditionnels, Alain et Claude, plus un 3ième, Liette, qui, j’ai du mal à choisir, soit ne veut rien manquer, soit ne pas quitter son mari même une journée, ou les deux peut-être ! Enfin ils rentrent ravis, après s’être mangés 280kms pleins de brouillard, de murs de neige, de routes humides au bout du monde, de fjords, glaciers, cascades…  Je crois surtout qu’ils sont surtout heureux d’avoir pu rouler sans « poids morts » ! Quant à nous, nous profitons pleinement de ce lieu de bien être classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Ciel bleu, vue imprenable sur le fjord, falaises abruptes qui tombent sur une eau bleu marine, cascades vertigineuses et touristes, toujours asiatiques en majorité. Une grande attraction : la virée en « speed-boat » sur le fjord à l’occasion de laquelle JP se voit baptisé du doux sobriquet de « phoqui » tellement, vêtu de sa combinaison de protection, il ressemble à ce sympathique animal.

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Samedi 17 juin

Petite journée avec 250kms seulement et journée de contraste puisque nous quittons Geiranger sous le soleil jusqu’au déjeuner mais la pluie nous rejoint ensuite pour 130kms d’eau ininterrompue sur notre chemin vers les iles et la mer. La matinée commence mal puisque la GS de Carlo refuse obstinément de démarrer. Appel à notre dépanneur ambulant, Gilbert, qui fouille dans ses valises et en extrait un accumulateur universel capable, dit-il fièrement, de démarrer même un Boeing, pour autant qu’il soit chargé, ce qu’il n’est pas puisqu’il a oublié de vérifier avant de partir! On fait alors appel au joker, Albert, qui avec les pinces et la batterie de la Skoda, va ébranler le moteur récalcitrant. Carlo se gratte la tête pour trouver la cause de l’incident et finit par incriminer je ne sais quel accessoire, resté allumé la nuit, responsable de l’incident. L’Adlerstrasse nous offre 11 superbes épingles pour atteindre le promontoire aménagé qui surplombe le fjord avant de nous emmener vers le pays des Trolls, ces créatures surnaturelles et magiques du folklore Norvégien. Le Troll a un long nez, quatre doigts, quatre orteils, des cheveux hirsutes et la plupart d’entre eux ont une queue longue et touffue. Certains sont petits et d’autres sont géants. Certains récits parlent de Trolls à deux voire trois têtes. Ils peuvent avoir un à trois yeux .., tout un programme que nous n’avons malheureusement pas pu matérialiser, sans doute faute de temps, malgré nos recherches au flanc d’impressionnantes falaises d’où dévalent de gigantesques cascades qui leurs servent certainement de toboggans récréatifs. Nous poursuivons vers point de vue « Varden »,  d’où un panorama à 180° permet de découvrir 87 sommets (paraît-il car je ne les ai pas comptés)! C’est ensuite la fameuse «Atlantikstrasse» qui sur 8kms serpente entre de petites iles qu’elle franchi par des ponts à l’architecture souvent audacieuse, Malheureusement il pleut toujours et nous sommes copieusement rincés. Diner et nuit au Scandic Hotel de Kristiansund.

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Dimanche 18 juin

Journée calme, relativement courte (305kms seulement), peu pluvieuse sur des routes de Kristiansund à Inderoy entre fjords, lacs et forêts. Une fois de plus on est frappé par la faible circulation (même un dimanche) et l’impression générale de « vide ». Le pays respire l’organisation, la tradition, l’austérité… le protestantisme. Seuls les troupeaux de mouton en quasi-liberté qui paissent tranquillement le long des routes animent le paysage. C’est reposant, sauf pour moi, qui supporte en permanence les gesticulations d’Axel, juste devant, qui s’agite sans que je n’en comprenne les motifs : soit l’âme d’un chef d’orchestre refoulé s’exprime à l’audition de la musique que lui diffuse Jean-Paul, le conducteur, soit la discussion entre les deux se veut expressive et convaincante, ce qui, au vu de l’ampleur et de la vigueur des gestes en question, laisse présager un sujet urgent, polémique et sérieux. Par bonheur, après 10kms, nous rencontrons le 1er bac quasi quotidien et une traversée un peu agitée à cause du vent. C’est l’occasion idéale pour Nathalie, de nous faire admirer la 1ière jaquette du jour (se reporter au vendredi 16 !). C’est toute la journée un vrai défilé de mode ce qui met en valeur sa riche garde-robe et la misère comparée de nos tenues avachies et poussiéreuses de motards. Joli hôtel, en pleine nature, diner chic et de qualité où nous accueillons à notre table un valeureux cycliste solitaire Allemand rencontré une semaine auparavant sur le ferry à Oslo et qui monte vers le Cap Nord en 8 semaines. Quel courage… à moins que, lui comme tant d’autres, cherche à échapper à une épouse trop envahissante !

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Lundi 19 juin

L’étape s’annonce longue (450 kms) et la pluie va nous accompagner presque toute la journée, ce qui nous fera éviter quelques détours pourtant prévus au programme. Heureusement la route vers Mo I Rana est assez facile bien qu’une route, indiquée comme barrée et qu’Alain dans son intrépidité naturelle tente de forcer, nous oblige à devoir rebrousser chemin en vue d’un chantier infranchissable. La terre meuble va bloquer ma moto et une chute, sans gravité, en résulte. (Pour moi, impossible de faire un voyage XXL sans faire chuter une fois la moto !) Mes petits camarades vont se mobiliser pour redresser l’engin sans dommage. Nous trainons un peu pour un bon café réconfortant à Mosjöen, la plus ancienne ville de la région de Helgeland, dont les maisons en bois du XIXème siècle méritent l’arrêt. 

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Stupeur, 20 kms avant de rejoindre notre but du jour, l’hôtel Scandic Meyergarden, tous les GPS basculent en mode « nuit » et deviennent du coup illisible. Que s’est-il passé ? Que celui qui a une explication plausible, la signale à la rédaction de cet Info, qui le remerciera officiellement à la prochaine AG !

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Mardi 20 juin

Nous reprenons la route vers le nord et rencontrons de nombreux chantiers d’aménagement de la E6 qui, sous la pluie persistante, ne sont pas toujours des sinécures à franchir, au moins pour moi. Il fait très frais : 6°. Presque normal puisque nous allons traverser le cercle polaire (66°N33’) matérialisé par un monument et un hall d’exposition mais surtout de vente d’articles divers dont des «jaquettes» pour Nathalie qui en est friande. Le Pôle nord n’est pas encore là, il est à 3330kms mais l’équateur est lui à 6600kms ! Nous traversons le Saltfjell, hauts plateaux froids et venteux largement enneigés. Ce sera notre entrée dans la zone arctique. Nous rejoignons Bodo après 260 kms et embarquons sur le ferry qui en 4hrs nous emmènera sur les iles Lofoten, une des perles de notre voyage. C’est l’occasion d’un roboratif diner à base de ragout de renne (ou d’élan) accompagné de champignons : succulent ! L’approche des Lofoten, chapelet d’iles rocheuses, est sublime sous la lumière d’un soleil timide mais présent. Pourvu que cela dure ! Pause photos et encore 70kms pour rejoindre notre hôtel à Leknes, en pleine nature remplie des odeurs entêtantes de la spécialité locale, le « Stockfisch », des milliers de cabillaud qui sèchent en plein air sur des claies de bois. L’une des rares richesses de ces iles lointaines, avec le pétrole et le tourisme.

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Mercredi 21 Juin :

Solstice d’été (le soleil est à son zénith et la journée est la plus longue de l’année, ce qui ne change pas grand-chose pour nous, qui n’avons plus de nuit depuis longtemps !) 

Ballade de 380kms (quand même !), sur les routes sinueuses des iles pour rejoindre Narvik. Peu de pluie et peu de soleil. Parti trop tôt (rarement de grasse matinée au club BMW !) nous arrivons au célèbre musée des Vikings avant son ouverture et nous devons zapper la visite qui pourtant était alléchante puisqu’il présente un ensemble d’époque (8/10ème siècle) de près d’une centaine d’habitations où vivaient 1800 de ces vaillants guerriers et commerçants qui ont laissé quelques souvenirs, sanglants parfois, dans notre belle Europe. Que ceux qui iront visiter la Norvège après nous, pensent à passer un moment dans ce lieu d’histoire et d’archéologie unique. Journée calme… mais, peu avant Narvik, Axel est attaqué par un goéland qui plonge sur lui, bec largement ouvert. Pour moi qui roulais derrière, c’était assez impressionnant : ou l’animal, parait-il hargneux de nature, n’aimait pas les Belges (ce que je ne peux admettre !) ou plutôt il était réfractaire à la couleur orange, celle du casque d’Axel. De nombreux ponts, tous plus beaux les uns que les autres, ponctuent le trajet qui, avant Narvik, nous amène à traverser Tovik, modeste bourgade sans intérêt particulier mais berceau familial de mon excellente kinésithérapeute de Bertrange (Hege Tovik) qui mérite bien cette publicité gratuite pour me maintenir en état avant les virées XXL.

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Jeudi 22 juin

420kms pour cette longue étape qui nous emmène via Tromso vers Gildetun sur une route roulante, sans pluie, (ouf !) et même quelques rayons de soleil. Il fait froid, 6 à 10°. Déjeuner à Tromso après la visite de la Eismeer-Kathedrale qui domine la ville et le Tromsofjord avec son important trafic maritime. Le Gildetun Hotel est perdu au milieu de nulle part, en pleine campagne, avec vue sur une cascade, un glacier, un fjord demi gelé et des montagnes enneigées, tout ceci sous une lumière pale et presque blafarde. Cela sent le grand nord ! Diner et installations assez spartiates mais bonne nuit bien gagnée.

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Vendredi 23 juin : le Cap Nord

On doit approcher car Albert, qui jusqu’alors n’a pas quitté un tee shirt sans manches (il en changeait tous les jours !), quelle que soit la température, se décide à mettre «enfin» un superbe pull norvégien. A signaler que ce jour je perds mon titre, peu glorieux, de «dépasseur audacieux» au profit de Jean-Paul qui attaque fort la journée ! Il se souviendra certainement des circonstances précises que ma pudeur légendaire m’interdit de détailler !! 400 kms de belle route mais froide, 5/6°, nous conduisent vers l’hôtel à 25 kms du Cap. Nous longeons l’Altafjord où les Allemands avaient essayé de cacher leur fameux cuirassé Tirpitz que des sous-marins de poche Anglais ont réussi à couler en 1944. Le temps nous manque pour visiter le musée qui lui est consacré. Après la traversée d’un tunnel à péage de 7kms nous arrivons à l’hôtel Nordkapp Aran où nous faisons un stop pour prendre nos quartiers et déposer les sacs.

Un petit aparté pour vous dire que l’on croise un tas de gens sur les routes qui mènent au Cap : des cohortes de camping-car, de nombreux cyclistes souvent seuls qui ont sans doute laissé madame au chaud à la maison et dont les vélos sont tellement chargés qu’ils font penser à des chameaux sur roue (j’ai croisé au Cap un cycliste italien qui arrivait après 41 jours de périple et 4600kms. Il était fatigué et heureux ; quel courage !), des marcheurs avec sac à dos et tente ou qui poussent une poussette d’enfants chargée de leur matériel…et puis une foultitude de motos ! La route du Cap ressemble, un peu plus au nord quand même, à nos chemins de Compostelle ! Un tronçon routier de 26kms nous fait rejoindre le Cap dont l’accès est payant. Pas grand-chose à voir sinon une falaise de 300m qui surplombe la mer et l’inévitable centre commercial, sans oublier quand même le monument symbolique fait d’un globe terrestre.

Il fait 2°et nous avons atteint le but du voyage par 71°11’08. Le Pôle Nord est encore à 2000kms droit devant. Photos souvenirs, petit achats, gâteaux et cadeaux avant de rentrer par le même chemin à l’hôtel pour diner et vivre un grand moment de surprise lorsque Jean-Paul demande la carte des vins et que la serveuse lui amène 4 cubitainers de vins divers !! Rare et drôle !

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Notre tour ne s'arrétait pas au Cap Nord, il fallait bien rentrer.

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